Je raconte cette anecdote pour ceux et celles qui se trouvent dans le besoin et leur dire combien le Maître répond à l'attente de la prière.
J’avais décidé de ne pas exercer mon don dans le cadre de ma vie professionnelle. Or, ce jour là, Michel P. un jeune comptable à son poste de travail attire soudain mon attention et je reçois un
message pour lui ou plutôt pour son père avec une injonction à laquelle je ne peux me soustraire.
M'approchant de Michel, je l'invite discrètement à me suivre à mon bureau.
Je le rassure sur l'objet de sa venue et ajoute: "Michel, votre père est malade, il est gravement malade.
Je le vois alité, son médecin le soigne pour une grippe, mais hélas, il s'agit d'autre chose et, si vous me le permettez, je dois lui rendre visite au plus tôt. »
Michel est surpris de mon interpellation, mais sans plus.
L'après-midi, revenant me voir, il me dit très troublé: "Monsieur, vous avez raison, mon père est alité, ma mère vient de me confirmer qu'il est soigné pour une grippe".
J'insiste pour rencontrer cet homme que pourtant je ne connais pas et sens que Michel n’ose contredire son "supérieur".
Le lendemain matin, il me confie être allé chez ses parents la veille au soir et avoir mis sa mère au courant de notre entretien.
Celle-ci, d'abord très perplexe, accepte ma visite devant l'insistance de son fils et en fin de semaine nous nous rendons en voiture au chevet de son père, à proximité de la station de métro
Monge.
À notre arrivée, la mère de Michel nous ouvre la porte. Puis, les présentations faites, je la rassure jusqu'à créer un courant de sympathie.
Je m'approche du lit où repose Monsieur P. adossé à un gros oreiller. Je suis surpris de son silence. Son calme, la clarté de son regard, tout me dit en lui qu'il a dû souffrir dans sa
vie. J'en eus d'ailleurs ultérieurement la confirmation.
Debout au pied de son lit, je reçois un nouvel "ordre": "François, demande une cuillère à café à son épouse, regarde le patient dans les yeux et lance lui cette cuillère au visage".
Je me tourne vers Madame P. pour obtenir l’ustensile.
Cette brave femme a du penser que j’allais ausculter la gorge de son mari ?
Dès que la cuillère m’est tendue, j'accomplis sans réfléchir ce qui m'est demandé. Je lance la cuillère au visage de Monsieur P.
Je suis déjà absent, bien loin, aspiré par la voix du Maître quand Michel et sa mère me font quelques remarques désobligeantes à la suite de mon geste.
J'entends: "François as-tu remarqué le manque de réaction de cet homme, il n’a eu aucun réflexe ni de la tête ni des yeux. A présent, passe ta main droite sur son crâne."
Parcourant alors avec soin ma main sur la tête du malade, je suis surpris de ressentir soudain une sorte d'impulsion électrique à la hauteur de l’oreille droite.
Revenant en arrière sur la zone sensible et, toujours très concentré, j'ajoute presque en m'excusant: "Madame, votre mari n'est pas grippé, voici ce que je reçois: il a une tumeur au cerveau
».
Puis le diagnostic suivant s'impose à moi: « la tumeur est pratiquement invisible. La radio sera inutile, car la coloration du liquide céphalique occulte la tumeur. Sa détection est donc
impossible. Je peux vous la localiser avec précision à l'aide d'une pointe Bic."
Tout cela se déroule dans le plus grand calme.
Éberlués, stupéfaits Michel et sa mère sont sans voix.
Je sens qu'ils pensent que j'ai l'esprit... dérangé.
Le seigneur... Le Maître... La voix ne me trompait pas et, face à tous les sarcasmes, je me réfugiai dans le silence évitant Michel pendant toute la semaine.
Parfois le doute me prenait et j'étais bouleversé d'avoir entraîné cette famille dans une si pénible incertitude.
Aussi, avais-je hâte de reprendre contact…le lundi suivant, avec Michel en arrivant au bureau.
En fait, celui-ci vint vers moi dès mon arrivée en me disant: "Mon père, ne va pas bien, il est anormalement silencieux et absent. Le médecin n'a pu nous donner aucun éclaircissement."
Je répète mon diagnostic à Michel et sens qu'il me faut revoir son père. Avec l'accord de la famille je m'y rends le soir même, ausculte à nouveau le malade et confirme mon premier diagnostic.
Une série d'événements va alors dénouer la situation.
D'abord j'apprends que Catherine, sœur de Michel, présente dans la chambre, est infirmière à l'hôpital Foch... Je m'adresse donc à elle, lui parle de son père en ces termes:
"Vous devez intervenir auprès du chirurgien en chef.
Vous serez aidée pour l'informer, le mettre au courant de ce qui vous a été dit. Insistez, insistez pour qu'il prenne en considération votre "histoire"!
L'état de votre père s'aggrave, il faut l'opérer au plus vite.
Donnez-moi un marqueur pour préciser l'emplacement de la tumeur.
Vous verrez, il sera sauvé... Il s'en sortira » !
Elle aussi est décontenancée par mon intervention. Même si la qualité de chef de groupe en comptabilité répond de mon sérieux, quel crédit faut-il apporter à de telles paroles ?
Je repasse une nouvelle fois ma main sur la tête du malade, je ressens la même radiation, une légère chaleur diffuse enveloppe ma main et avec le marqueur rouge qui m'est tendu, je marque
l'endroit où le chirurgien doit opérer.
Catherine tremblante ne cesse de m'interroger: "Etes-vous sûr Monsieur François ? Êtes-vous bien sûr ? Vous rendez-vous compte du risque que vous prenez...." ?
J'ajoute que nous sommes en 1975 et que le scanner est à ses débuts: qu’en France, les hôpitaux n'en sont pas encore dotés, semble-t-il ?
On peut dire que je venais de jouer au sorcier, et cette « voix » qui ne me quittait pas... Tout restait encore à faire.
Bref, Catherine fit la démarche voulue, elle fut aidée, c'est certain, pour obtenir l'opération.
Pendant l'intervention, je méditais et priais le Maître de m'assister car j'étais " branché " sur le malade et ressentais profondément que je devais « l'accompagner ».
Le chirurgien découvrit la tumeur à l'emplacement désigné.
Ce cas particulier soulève bien des interrogations. Pourquoi le chirurgien s'est-il laissé convaincre ? Pourquoi lui ? La vie est un mystère...
Ce fut un vrai miracle. La médecine, la chirurgie et la présence divine venaient conjointement de sauver cet homme "qui le méritait" selon un dernier message reçu.
Je le revis sur son lit chez lui en convalescence, réalisant à peine ce qu'il venait de vivre.
La famille ne savait que faire et dire pour me remercier.
Je leur dis simplement que je n'étais que l'instrument de la volonté du Maître, un simple fil conducteur.
Le comportement de Michel à mon égard s'était totalement modifié.
Il désirait vivement pouvoir un jour rendre ce que le ciel avait accordé à son père et me demanda de l’initier pour lui permettre de faire le bien autour de lui.
Il ne se doutait pas qu’un an plus tard son vœu serait exaucé.
Le temps passait, Michel avait eu un fils et j'étais très attentif à la vie de cette jeune famille.
Je venais de quitter Fontenay aux Roses pour Palaiseau lieu dit le Pileu avec ma femme et ma fille Valérie.
Une année s'était écoulée
Un soir, alors que je méditais dans mon salon nouvellement installé, je suis éclairé par une lueur scintillante : "le Maître m'annonce que la tumeur de Monsieur P. a réapparu et que je devais
prévenir rapidement sa famille".
Le lendemain, j'avertis Michel qui m'écouta avec une vive attention et lui annonçai que c'était à lui, cette fois, de déceler la présence de la tumeur et d'en tirer les conclusions qui
s'imposent.
Je lui explique le mode opératoire: parcourir sans la toucher la surface crânienne de la main droite et être attentif à toute réaction.
Michel très ému me dit : "c'est bon, j'irai voir mon père dès ce soir".
Je demeurai silencieux et attentif dans les heures suivantes.
Dès le soir, Michel me téléphone et me dit d'une voix anxieuse presque bégayant : "François, c'est incroyable, en passant ma main sur la tête de mon père, au niveau de sa cicatrice, j'ai ressenti une
impulsion qui m'a fait lever la main et de la chaleur s'est dégagée à cet endroit. Qu'en penses-tu ?
"Michel, lui dis-je, la tumeur grossit et s'étend. Il faut réopérer ton père. C'est à toi et à Catherine de convaincre à nouveau le chirurgien".
Rien ne se faisant, ma réaction fut immédiate. "Nous sommes en octobre. Si ton père n'est pas opéré avant Pâques, il ne sera plus parmi nous".
À maintes reprises, je croisai Michel dans les couloirs mais je gardai respectueusement le silence.
Nous avions décidé avec mon épouse de passer le week-end de Pâques à Amboise chez un couple d'amis très attachant, dont le mari Guy L. était le supérieur hiérarchique de ma femme.
Le lundi de Pâques nous décidons Guy et moi de nous distraire en jouant au tiercé.
Alors que je me trouve dans la file d'attente des joueurs, j'entends une voix très proche mais inconnue qui me dit : "François, je suis Monsieur P. Ca y est, je suis parti, je ne suis plus parmi
vous. Je vous remercie de tout ce que vous avez fait pour moi".
J'étais assommé et, à la fois, furieux de constater qu'aucune décision n'avait été prise pour ce malheureux.
Après avoir déposé ma "grille" au guichet, j’accours rejoindre ma femme pour lui annoncer ce qui venait de m'arriver...
Je constatai : "il est parti à Pâques" ! me dis-je... date qui avait été annoncée.
Je me rendis aux obsèques et ne fis aucun commentaire désobligeant et déplacé... De retour au bureau, je n'exprimai à Michel aucun regret...
Pourtant, restait l'épilogue.
Comme à l'accoutumée, descendant le soir dans mon sanctuaire pour méditer et prier, quelles ne furent pas mon étonnement et mon émotion de voir apparaître Monsieur P. Oui, c'était bien lui.
Il tenait dans sa main droite un objet que je ne pouvais identifier.
Il tournait cet objet qui ressemblait à une toupie et me dit d'une voix caverneuse : « François, si tu avais eu connaissance de cette pratique, tu m'aurais soigné".
Voulant en savoir davantage, je rompis mon silence vis-à-vis de Michel depuis les obsèques de son père et lui racontai la vision et le message reçus la veille.
Incapable de m'éclairer, il profita d'un appel téléphonique de sa mère, le lendemain matin, pour que je puisse moi-même lui raconter les faits.
Soudain elle m'interpelle : "mais, François, l'objet... l'objet, je sais ce que c'est".
Elle me raconta, alors, la déportation de son mari au Stalag durant la guerre 39 – 45. Il y avait rencontré un père dominicain qui s'était attaché à lui et l'avait initié à la technique du
pendule.
L'objet que vous me décrivez est un pendule de magnétiseur.
J'avais ainsi la réponse...J'en profite pour lui demander si elle le possédait encore, car ce serait pour moi une occasion de m’initier à cette prescience qu’est la radiesthésie. L'aide de Monsieur
P. favoriserait mon apprentissage.
"François, me dit-elle, je regrette sincèrement de ne pouvoir vous l'offrir car c’est le dernier objet qui me reste de mon mari".
Je n'insistai pas et mis fin à regret à cette conversation.
Le Maître ou le hasard devait me fournir ultérieurement une autre occasion de m’adonner à la radiesthésie et à l'utilisation du pendule.