Chapitre 6: 1974 - L'abus

J'avais fait la connaissance d'un jeune couple installé à Lannion et propriétaire d’une pizzeria.

Ces jeunes vinrent me trouver, pour me faire-part d'un souci familial.
Ils s'inquiétaient de la dégradation continue de l'état de santé d'une jeune fille de leur entourage. Ils me sollicitèrent pour éventuellement aider cet enfant à retrouver son équilibre.
Avant de donner mon accord, je demandai au Maître si je devais intervenir.
Ce fut pour moi, une fois de plus, la preuve que je n'étais plus maître de mes actes, que le Maître, lui, et lui seul détenait la réponse à toutes mes interrogations.
Une vibration musicale fut la réponse à ma question.
Je  me trouvais dans un champ de blé, inondé de merveilleux coquelicots et tout autour de moi ce n'était que champs célestes.
La réponse fut "oui". Je pouvais donc prendre en charge cette jeune fille.
Je fis part à mes jeunes amis de transmettre mes coordonnées à sa famille.
Un samedi après-midi, vint se garer, en face de notre pavillon, une superbe DS 19.  Fait anormal, j'assistais immédiatement à une scène de pleurs et de gesticulations.
Une femme finit par sortir de la voiture et en tira de l'arrière, la tenant par la main, une superbe créature, sa fille, qui ne semblait guère accepter cette visite. Je crois que j'avais là, face à moi, un ange du ciel, tant la pâleur de son visage m'interpellait.
Sur le seuil de ma porte, je ne sais pourquoi, j'eus une vive réaction à l'approche du père.
Je refusai instantanément que celui-ci accompagne sa femme et sa fille.
Ma femme et une amie qui venait d'arriver, se dirigèrent vers la cuisine.
Accompagné de mes deux visiteuses nous prîmes l'escalier du sous-sol pour nous rendre à mon bureau.
Je vécus alors un véritable drame qui me bouleverse encore au moment où j'écris ces lignes.
Arrivé devant la porte, je m'effaçai pour laisser passer d'abord la mère puis sa fille.
A ma stupeur, lorsque la jeune fille fut à ma hauteur, elle pivota brusquement et me faisant face m'administra un terrible coup de genou dans le bas-ventre.
Ce  geste brutal échappa à sa mère qui la précédait.  Moi, complètement médusé, plié par la douleur, je n'avais d’yeux que pour cet enfant.  
Tout à coup, je vis ce visage d'ange changer d’aspect. Non, je n'étais pas sous l'effet de la douleur, mais je vivais réellement l’inattendu.
Ce visage prenait une forme satanique et sa bouche émettait un son guttural.
L'enfant se tordait et manifestait une colère dont les cris et les sons rauques nous laissèrent sa mère et moi stupéfaits.
Je compris tout à coup ce qui se passait.
Je me mis à crier dans mon bureau, en suppliant la mère de s'agenouiller et prier, prier... prier.
Le  visage de la jeune fille était de plus en plus crispé et déformé. Des obscénités commencèrent à pleuvoir. Je prenais tout cela en pleine figure. C’est alors que, guidé par une force inconnue, je pris le bras de l'enfant et lui fis une prise digne d’un judoka. Je me mis alors à lui administrer une série de coups de poing sur le visage tout en vociférant: "Hors de là Satan ! Laisse en Paix cette âme"!
Une "litanie" suivit. La mère priait et pleurait à la fois.
Je continuais à frapper.
Je pris son cou dans mes mains et le serrai de toutes mes forces en criant: "Hors de là, son Maître est le mien ! Elle ne t'appartient plus ! Elle est libre ! Sors de là !"
Le crucifix qui était sur mon bureau me servit d’assommoir.
La jeune fille criait de plus belle.
Puis, tout à coup,... le silence.
L'avais-je assommée ?  Sa mère pleurait et criait encore.
Soudain, les vitres du pavillon se mirent à vibrer violemment.
Mon épouse et notre amie apeurées furent témoins de ce vacarme indescriptible.
Durant  un court instant, je pris la Croix et l’apposai sur la poitrine de l'enfant.  
Son corps se décrispa, elle lâcha prise et mes bras furent libérés.
Un long silence...puis plus rien.
Ma crainte se portait à présent sur son visage. L'avais-je défigurée  avec tous ces coups assénés ?
Un  grand râle sortit de sa bouche, un long soupir puis ses grands yeux ouverts me confortèrent sur son état.
La Paix, la Paix, la sérénité se lisait sur ce visage d'ange.
Sa mère, soulagée, m'entoura de ses bras et tout en pleurant répétait: "Merci... Merci... mon Dieu."
Mon calme revenu, j'embrassai cet  enfant sorti de son cauchemar. Puis nous rejoignîmes ma femme et  notre amie pour nous désaltérer.
Toutefois, il me restait un dernier devoir à accomplir.
Je fis alors rentrer discrètement le père qui était resté dans sa DS.
"Monsieur, lui dis-je ,écoutez-moi bien ! Si vous continuez à agir avec votre fille comme vous le faites depuis un certain temps, je vous dénoncerai à la police comme  père incestueux."
Il cherchait à se défendre. Je le pris par le revers de sa veste et le mis à la porte de chez moi.  La mère et la fille, sans savoir ce qui venait d'être dit, en furent très heureuses et m'embrassèrent avant de rejoindre ce personnage répugnant dans sa DS.
J'eus quelques jours après des nouvelles rassurantes par mes amis P.
J'avais, une fois encore, vécu grâce à l'intervention du Maître, une Vérité.
Je le crie haut et fort à ceux et celles qui veulent l'entendre. Oui, je crois, oui je crois à l’œuvre démoniaque et je crois encore plus fort, avec toute mon innocence au Maître qui me guide dans les méandres du mystère Divin.
Ma femme et notre amie martiniquaise auront ainsi partagé une histoire peu commune.
A chaque émission de télévision relative à l'inceste, ma femme se remémore ce samedi après-midi où la maison subit les soubresauts d'une âme pure qui se libérait d'une entité malfaisante  terrassée par le Maître.
Je remercie de toute mon âme le Maître purificateur de m'avoir permis de vivre ces instants.