Au niveau de ma vie professionnelle tout allait bien : hiérarchiquement je m'élevais au rang de chef de service.
Mes contacts humains s'enrichissaient d'une grande sérénité. Le stress n'occupait aucun terrain de mon être. Ni mon esprit, ni mon âme ne subissaient les assauts de la vie trépidante que je
menais.
Mes contacts avec le Maître n'entraînaient aucune fatigue cérébrale.
Lorsque j'avais besoin de réconfort, je l'appelais.
Il me répondait sans attendre.
Dès le matin, et ce, sans aucune gêne, au cours de mes visites matinales aux toilettes, le maître manifestait sa présence.
Curieux n’est-ce pas ?
C'était devenu, chose normale, de convenir de tout avec lui : que ce soit de problèmes à résoudre, ou d'événements quotidiens.
Il m'arrivait même d'anticiper sur l'événement lui-même.
J'étais en quelque sorte "distribué ".
Il m'était donné de résoudre par sa présence les problèmes courants.
Le Maître se chargeait de mes préoccupations et me chargeait des siennes. C'est ainsi que nous partagions l'ensemble de mes charges courantes.
C'est une réalité si heureuse dans l'existence de pouvoir déposer aux pieds du Maître son demain, son hier, ses joies, ses peines.
Toutes mes démonstrations affectives lui étaient réservées.
Tel Arpagon, je thésaurisais notre complicité à l'écart de tous les êtres.
J'étais alimenté en permanence.
Je n'avais jamais à souffrir de sa présence.
Je n'ai jamais manqué de sa nourriture.
Je devenais petit à petit, au fil des jours, plus silencieux que jamais.
La plus belle compagnie était et est toujours sa " Présence ".
Il ne me quittait plus.
J'avais le sentiment que je m'exécutais à sa volonté, comme un fils obéit à son père.